A la découverte des donateurs des collections de la BU Lyon1 : le don Brachet
Les libéralités de plusieurs particuliers ont fortement contribué à la constitution et à l’enrichissement des collections de la bibliothèque universitaire. Il s’agit essentiellement de dons de professeurs de l’Université et particulièrement de médecins enseignant à l’Ecole de médecine ou à la Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Lyon. Ces apports documentaires sont consignés dans les anciens registres sous les termes de « don », « donation » et « legs ». Ces trois types de libéralités recouvrent des dispositifs juridiques différents : le don consiste à « abandonner gratuitement à quelqu’un la propriété de quelque chose sans rien recevoir de lui en échange»1. Le legs est la disposition testamentaire par laquelle le testateur transmet un bien à un bénéficiaire. Une donation est un acte notarié par lequel le donateur transmet un bien à une autre personne, le donataire»2. Les registres mentionnent surtout des « dons » mais comme le précise Anne-Claire Valligny dans son mémoire sur « Les collections de la Bibliothèque universitaire de Lyon des origines à 1914 » (voir bibliographie), « Il est parfois difficile de savoir si le terme est proprement employé. ».
Nous souhaitons rendre hommage à ces figures illustres qui ont enrichi nos fonds documentaires en faisant découvrir la variété et l’importance de leurs apports dans nos collections patrimoniales. Nous consacrons le premier billet de cette série à Jean-Louis Brachet.
Jean-Louis Brachet (1789 – 1858)
Après avoir exercé comme chirurgien adjoint à l’Hôtel Dieu de Paris, Jean-Louis Brachet devient médecin de l’Hôtel Dieu de Lyon en 1818. Il est professeur de pathologie et de thérapeutique générales de 1842 à 1854, puis de matière médicale et thérapeutique à l’Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie où il exerce jusqu’en 1858. Il participe aux fondements des sciences expérimentales, de la méthode anatomoclinique et de la psychologie. La thèse qu’il soutien en 1813 s’intitule : Dissertation sur la cause du mouvement de dilatation du cœur, mais ses travaux portent sur une grande variété de sujets : les sutures des plaies, l’intoxication au monoxyde de carbone, la raréfaction de l’oxygène en altitude, il étudie aussi « les maladies du placenta et leur influence sur la vie du fœtus » et son Traité pratique de la colique du plomb connaitra plusieurs éditions de 1824 à 1850. Durant sa longue carrière il constitue une importante bibliothèque riche de 18000 volumes. A sa mort il lègue sa maison de Fourvière afin qu’elle devienne une maison de retraite et fait don de ses livres à l’Ecole préparatoire de Médecine et de pharmacie.
Les marques d’appartenance
Un tampon avec les mentions « Don de Mr Brachet 1859 » est apposé sur les ouvrages, nous savons ainsi que l’Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie a reçu le don du Docteur Brachet en 1859, l’année donc qui suivit son décès survenu à Lyon le 10 avril 1858.
Les ouvrages ayant appartenu à Jean-Louis Brachet sont également identifiables par leur ex libris, un simple « B » tamponné à l’encre noire sur la page de titre ou le contreplat de couverture.
Ouvrages du don Brachet
Parmi les ouvrages du don Brachet figurent plusieurs livres du XVIe siècle en voici quelques exemples :
De puerorum morbis de Girolamo Mercuriale. Il s’agit de l’édition de 1584 publiée à Francfort, cote 36139.
Practica medicinalis de Leonello Vittori, publié à Lyon en 1547, cote 36306.
La première traduction latine du Aromatum, et simplicium aliquot medicamentorum apud Indos nascentium historia de Garcia de Orta, imprimé par Christophe Plantin à Anvers en 1567, cote 36376.
De mulierum morbis de James Primerose publié à Rotterdam en 1655, cote 36887
Parmi les ouvrages remarquables provenant de la bibliothèque de Jean-Louis Brachet, la BU Lyon 1 possède aussi dans ses collections L’anatomie des parties de la génération de l’homme et de la femme de Jacques Fabien Gautier Dagoty (1773) comportant plusieurs planches anatomiques en couleur réalisées selon la technique développée par son maître Jacob Christophe Le Blon que Dagoty perfectionne. Ce procédé dissocie les couleurs en trois plaques enduites en bleu, jaune et rouge, imprimées en superposition. Dagoty ajoute une quatrième plaque en noir, portant les traits principaux du modèle et les ombres. Le procédé est à l’origine de la quadrichromie CMJN (cyan, magenta, jaune, noir), cote 818.
Article rédigé par Livia Rapatel
Bibliographie :
Guiart, Jules. L’école médicale lyonnaise. Paris : Masson, 1941.
Valligny, Anne-Claire. Les collections de la bibliothèque universitaire de Lyon des origines à 1914. Lyon : Enssib, Mémoire d’étude, 2011.
Walusinski, Olivier. «Jean-Louis Brachet (1789-1858), un médecin lyonnais méconnu à l’aube des neurosciences». Disponible en ligne [consulté le 7 janvier 2016]
- Glossaire CRFCB [↩]
- Guinard, Pierre. « Politique d’acquisition, enrichissement du patrimoine », in Le Patrimoine. Histoire, pratique et perspectives, sous la dir. De Oddos, Jean-Paul. Paris, Edition du Cercle de la Librairie, 1997 [↩]