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L’anatomie du corps humain de Diemerbroeck

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Nous poursuivons la présentation de livres d’anatomie imprimés à Lyon et conservés dans le fonds ancien de la BU Lyon 1, avec L’anatomie du corps humain de Ijsbrand Van Diemerbroeck traduite en français par Jean Prost et publiée en 1695 par les imprimeurs lyonnais Anisson et Posuel en deux volumes.

Van Diemerbroeck, Ijsbrand ; Prost, Jean. L'anatomie du corps humain. Lyon : Anisson & Posuel, 1695Van Diemerbroeck, Ijsbrand ; Prost, Jean. L'anatomie du corps humain. Lyon : Anisson & Posuel, 1695

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ijsbrand Van Diemerbroeck (1609-1674)

Diemerbroeck est un anatomiste néerlandais originaire de la province d’Utrecht. Après avoir effectué ses études à l’université de Leyde, il voyage en France et reçoit son bonnet de docteur à Angers. De retour aux Pays-Bas, il se trouve à Nimègue lorsque la peste noire ravage la ville en 1636, l’efficacité dont il fait preuve durant l’épidémie le rend célèbre. Et quelques années plus tard, en 1646, il publie De Peste, ouvrage dans lequel il expose ses expériences dans le traitement de la peste. En 1649, il est nommé professeur à l’Université d’Utrecht dont il sera recteur et où il aura Regnier de Graaf (1641-1673) comme étudiant. Après sa mort, son fils Timann Van Diemerbroeck, également médecin, rassemble ses œuvres et les publie en 1685 sous le titre Opera omnia.

Marques d’appartenance

Van Diemerbroeck, Ijsbrand ; Prost, Jean. L'anatomie du corps humain. Lyon : Anisson & Posuel, 1695

Ex-libris

 

Comme l’attestent les marques d’appartenance sur les deux volumes conservés à la BU, l’ouvrage provient de la donation de Jacques Pierre Pointe (1787-1860). Professeur à l’École préparatoire de Médecine et de Pharmacie de 1841 à 1854, Pointe avait constitué une importante collection sur les sciences médicales. Mais il n’est pas le premier possesseur de cette traduction de l’Anatomie du corps humain, sur la feuille de garde du contre-plat supérieur, figure à l’encre noire le nom manuscrit de Louis Terringaud chirurgien lyonnais. Il s’agit d’un ex-libris que l’on trouve également sur d’autres volumes provenant de la bibliothèque de Jacques Pierre Pointe.

 

 

L’anatomie du corps humain

L’édition originale du traité, Anatome corporis humani, fut publiée en latin à Utrecht en 1672 et sa première édition en français fut réalisée à Lyon en 1679 par l’imprimeur libraire Jean Henry Huguetan (1664-1749). L’exemplaire conservé à la BU Lyon 1 date de 1695, c’est à une autre célèbre famille lyonnaise Anisson et Posuel que fut confiée l’impression. Il s’agit d’une nouvelle traduction enrichie de découvertes plus récentes, elle est l’œuvre de Jean Prost médecin à Lyon.

Dans sa préface, ce dernier expose son projet, il souhaite : « […] enrichir la chirurgie française de ce qu’il y a d’excellent parmi les anatomistes étrangers » et choisit « […] l’Anatomie de Diemerbroeck Professeur de Médecine à Utrecht ; comme étant très accomplie. ».

Van Diemerbroeck, Ijsbrand ; Prost, Jean. L'anatomie du corps humain. Lyon : Anisson & Posuel, 1695

 

 

L’ouvrage en deux volumes est de format in-4 en veau brun, le dos est à nerfs ornés, une roulette dorée décore les coupes. Les deux pages de titre sont imprimées en noir et rouge.

 

 

 

 

 

L’exemplaire contient 16 belles planches d’anatomie dépliantes gravées sur cuivre.

Van Diemerbroeck, Ijsbrand ; Prost, Jean. L'anatomie du corps humain. Lyon : Anisson & Posuel, 1695

Table X

L'exemplaire contient 16 belles planches d'anatomie dépliantes gravées sur cuivre.

Table XIV

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le traité de Diemerbroeck est composé de dix livres, le premier se trouve dans le volume I, les neuf autres sont rassemblés dans le second volume. L’ouvrage contient des descriptions des systèmes circulatoires et nerveux, des os, des dents et des yeux. Van Diemerbroeck est parmi les premiers à faire mention du danger de l’asthme dont souffrent les tailleurs de pierre et signale la découverte de calculs dans leurs poumons lors d’autopsies.

 

Une quinzaine de pages de son anatomie est consacrée aux larmes dont il donne une nouvelle explication de l’origine, il les considère comme une production du cerveau, s’écoulant vers l’extérieur par l’effet des contractions et des dilatations du viscère et de ses membranes. Cette approche mécanique est novatrice car pour les anciens, les larmes comme les autres sécrétions, étaient le signe d’un état humoral du corps. Malgré cela il leur attribue toujours pour fonction principale de purger le cerveau.

 

 

Article rédigé par Livia Rapatel BU Lyon 1

Source :

Van Diemerbroeck, Ijsbrand ; Prost, Jean. L’anatomie du corps humain. Lyon : Anisson & Posuel, 1695. Vol.1 & Vol.2. Disponible en ligne [consultée le 15 décembre 2023]

Bibliographie :

Boucher, Alain. « L’édition anatomique lyonnaise au cours des siècles » In Société Française d’Histoire de la Médecine. 1973, p.151-176. Disponible en ligne [consulté le 15 décembre 2023]

Vons, Jacqueline. « Les femmes pleurent-elles plus que les hommes, et pourquoi ? » In Histoire des sciences médicales. Tome XLVIII, n° 2 – 2014, p-p 237-244. Disponible en ligne [consulté le 15 décembre 2023]


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Interfaces/fonds anciens BU Lyon (1 décembre 2023). L’anatomie du corps humain de Diemerbroeck. Interfaces. Livres anciens de l'Université de Lyon. Consulté le 15 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/m0ak


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