L’Astronomie populaire de François Arago

En lien avec l’exposition « L’espace, une nouvelle frontière », nous poursuivons la présentation d’ouvrages d’astronomie conservés dans les fonds patrimoniaux des BU Lyon 1. Ce mois-ci nous vous proposons de découvrir « L’astronomie populaire » de François Arago. La BU possède deux éditions de ce bestseller du XIXème siècle. L’édition de 1857 publiée à titre posthume par Jean-Augustin Barral (1819-1884), un ancien élève d’Arago et une deuxième édition parue en 1865.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

François Arago (1786-1853)

Astronome, physicien et homme politique, François Arago naît le 26 février 1786 à Estagel dans les Pyrénées-Orientales. Elève brillant, il intègre l’Ecole polytechnique en 1803. Deux ans après il est nommé secrétaire-bibliothécaire de l’Observatoire de Paris, l’année suivante il est envoyé en Espagne, avec Jean-Baptiste Biot (1774-1862), poursuivre le relevé du méridien de Paris. En 1809, désigné professeur suppléant de Gaspard Monge (1746-1818) il assure le cours de géométrie analytique à Polytechnique. Il enseignera durant près de 20 ans, tout en poursuivant sa carrière à l’Observatoire de Paris dont il deviendra directeur en 1843 pour le rester jusqu’à sa mort en 1853.

Du cours d’astronomie à l’Astronomie populaire

C’est à l’initiative de Laplace (1749-1827) qu’un cours d’astronomie est créé par le Bureau des longitudes, son enseignement est confié à Arago. L’éloquence et le sens de la pédagogie d’Arago font merveille attirant un public de plus en plus nombreux. Le succès est tel qu’il sera maintenu durant 34 ans ! Comme l’écrit Barral dans son introduction à la deuxième édition : « L’illustre savant n’écrivait pas ses cours ; il se contentait d’en faire un canevas. ». Mais les notes prises par les auditeurs circulent et certains n’hésitent pas à les publier en France et à l’étranger sans l’aval d’Arago. Mécontent de la qualité et des inexactitudes de ces éditions pirates, le savant très affaibli se décide à dicter son cours et en confie la publication à un de ses anciens élèves Jean-Augustin Barral : « […] dans l’état de santé où je me trouve au moment où je dicte ces dernières lignes, ne voyant plus, n’ayant que quelques jours à vivre encore, je ne puis que confier à des mains amies, actives et dévouées, une œuvre dont il ne me sera pas donné de surveiller la publication. »¹. Les quatre tomes de « L’Astronomie populaire » paraissent après le décès d’Arago. Les trois premiers volumes comportent chacun plus de cinq cents pages et le dernier plus de huit cent cinquante pages.

L’ouvrage constitue une somme des connaissances astronomiques du XIXème siècle. Il débute par une série de rappels des principales notions de géométrie, de mécanique et d’optiques puis présente les principaux instruments d’astronomie afin que le lecteur dispose des bases nécessaires à la compréhension du propos. Après avoir décrit les mouvements diurnes et annuels, plusieurs chapitres sont consacrés au monde stellaire au Soleil puis à l’étude des planètes et des comètes.

Des parties plus théoriques traitent de l’attraction universelle et de la vitesse de la lumière. La Terre et son satellite occupent tout le troisième volume. Le dernier tome étudie les saisons, le climat et le calendrier pour finir par un chapitre sur les mélanges uranographiques regroupant les observations astronomiques que pourrait effectuer un astronome depuis le Soleil, Mercure, Jupiter, Saturne et la Lune.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme le montre Colette Le Lay dans sa thèse² l’ouvrage conserve la structure du cours ainsi: « Plusieurs chapitres se présentent comme des réponses à des questions dont nous pouvons légitimement supposer qu’elles ont été formulées par des auditeurs ou lecteurs d’Arago ». Ces procédés didactiques rendent la présentation plus claire, et plus simple à suivre. L’ouvrage comporte de nombreuses figures dans le textes et plusieurs planches dépliantes.

L’impact de l’Astronomie populaire fut considérable et inspira de nombreux auteurs parmi lesquels Jules Verne et Victor Hugo.

Article rédigé par Livia Rapatel BU Lyon 1

Bibliographie:

Le Lay, Colette. Les livres de vulgarisation de l’astronomie (1686-1880). Nantes: Thèse de doctorat, 2002

Lequeux, James. François Arago, un savant généreux. Les Ulis : EDP sciences ; Paris : Observatoire de Paris, 2008

1. Cf. p.VI éd. 1857 [↩]
2. voir bibliographie [↩]

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