Le Traité de radioactivité de Marie Curie

En résonance avec l’exposition « A la frontière de l’intensité » à visiter à la BU Sciences jusqu’au 13 juin 2021, nous présentons la première édition du Traité de radioactivité de Marie Curie, publié en deux volumes en 1910 à Paris chez Gauthier-Villars. Dans cet ouvrage de synthèse, elle expose ses découvertes qui ouvrent la voie à la science contemporaine et posent les fondements de la physique et de la chimie nucléaire ainsi que de la physique des particules élémentaires.

Marie Curie (1867-1934) et la radioactivité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maria Solomea Sklodowska est née à Varsovie le 7 novembre 1867. Elle devient française après son mariage en 1895 avec Pierre Curie (1859-1906) qui collabore avec elle et partage ses recherches. L’histoire de la radioactivité débute un an après leur mariage, en 1896, lorsque Henri Becquerel (1852-1908) découvre, un peu par hasard, le phénomène de radioactivité naturelle. Après avoir observé le noircissement d’une plaque photographique mise en contact avec des cristaux d’uranium, il décrit « des radiations invisibles émises par l’uranium ». Très intéressés par cette découverte, Pierre et Marie Curie souhaitent poursuivre les investigations pour rechercher de nouveaux éléments radioactifs et expliquer les phénomènes décrits par le physicien. Marie Curie décide en 1897 de faire sa thèse sur ce sujet : elle étudie les rayonnements produits par des roches riches en uranium et travaille sur de nombreux échantillons de sels, en particulier sur la pechblende.

Pierre Curie met au point des outils de mesure permettant d’évaluer précisément les effets des rayonnements sur les molécules d’air. Constatant une activité de rayonnements beaucoup plus puissante que celle de l’uranium, le couple en conclut qu’il doit y avoir, dans les échantillons, un ou des éléments au caractère bien plus « radioactif ». Ils mettent au point une méthode de purification consistant à séparer par des réactions chimiques les différents composants de la pechblende en sélectionnant le plus radioactif, c’est ainsi que Marie Curie parvient en 1898 à mettre en évidence un premier élément qui sera baptisé « polonium » en référence à son pays d’origine et un peu plus tard à isoler un autre élément, encore plus radioactif qu’elle appellera « radium » car le minerai qui en contient est brillant et émet de la lumière. En 1903 le prix Nobel de physique est attribué à Henri Becquerel pour la découverte de la radioactivité naturelle et à Pierre et Marie Curie pour leurs travaux sur le phénomène.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la mort accidentelle de son mari en 1906, Marie Curie poursuit ses activités de recherche et d’enseignement, elle est nommée professeur à la Sorbonne, à la chaire laissée vacante par son époux, elle devient ainsi la première femme à enseigner dans une université française.

Avec l’aide d’André Debierne, elle réussit en 1910 à obtenir une petite quantité de radium métal et détermine sa température de fusion à 700°C. Elle parvient également à extraire assez de polonium pour permettre son identification définitive par spectroscopie. Ses travaux sur le polonium et le radium lui valent d’obtenir un second prix Nobel, celui de chimie en 1911.

Le Traité de radioactivité

C’est en 1910 que Marie Curie publie en deux volumes, la somme des connaissances acquises sur la radioactivité. Comme cela est précisé dans l’introduction, l’ouvrage rassemble les cours professés par Marie Curie à la Sorbonne « […] complétés par des développements qui n’avaient pu trouver place dans l’enseignement ». Le premier volume comporte un portrait de Pierre Curie en frontispice. A la fin du second volume, Marie Curie donne un tableau de l’ensemble des radioéléments connus ; ceux qui présentent des analogies sont placés sur la même ligne.

Cette intense activité de recherche sur la radioactivité se matérialise en 1914 par la création de l’Institut du Radium consacré à la recherche médicale contre le cancer et à son traitement par radiothérapie. Marie Curie atteinte d’une leucémie radio-induite décède le 29 juin 1934.

Article rédigé par Livia Rapatel, BU Lyon1

Bibliographie

Aguirre, Nathalie. « Il y a cent ans, Marie Curie publiait son Traité de radioactivité ». In  Le blog Gallica. 2013 Disponible en ligne [consulté le 6 mai 2021]

Hurwic, Józef. « La voie scientifique de Marie Sklodowska-Curie et l’importance de ses découvertes ». In Journal de Physique Colloques, 1968, 29 (C1), pp.C1-5-C1-6. Disponible en ligne [consulté le 6 mai 2021]

Mazeron, Jean-Jacques, Gerbaulet, Alain. « Le centenaire de la découverte du radium ». In Cancer/Radiothérapie, Volume 3, N° 1,1999, pp 19-29. Disponible en ligne [consulté le 6 mai 2021]

Trotereau, Janine. Marie Curie. Paris : Gallimard, 2011.

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